Des merveilles mises en scène

Dans une clairière baignée d’une chaude lumière d’été, une famille se repose à l’ombre des arbres après un pique-nique. C’est un thème qui, après le subversif Déjeuner sur l’herbe de Manet (1863), jouit d’un succès considérable chez les peintres de la seconde moitié du XIXe siècle : Monet, en 1865, Szinyei en 1873, Cézanne et Tissot, vers 1877 en ont chacun donné une version, toujours mondaine, galante et plus ou moins sulfureuse. Louis Charlot, peintre du Morvan influencé par Cézanne et Pissarro, livre quant à lui une version familiale et bucolique du pique-nique, l’image du bonheur simple d’une famille visiblement modeste profitant de son jour de repos.